Accueil

|

Nos activités du mois

|

Le club de Toussaint

| Les éphémérides | Les dossiers | Le glossaire |

Contacts

|

Les liens

Toussaint,

 

Editer et expédier une demande de maintenance afin que nous en soyons automatiquement informés et puissions résoudre le problème.

| Lien(s) mort(s) | Erreur(s) | Bug(s) |

Imprimer

Tempête sur Mars

L'opposition de juin 2001 a été l'occasion pour les astronomes amateurs d'être les témoins privilégiés de l'une de ces épouvantables tempêtes de sable dont la planète Mars a le secret. La plus grande tempête que Mars ait connu depuis 25 ans ...

Juillet 2001 : sur Mars, c'est l'automne dans l'hémisphère Nord et le printemps dans l'hémisphère Sud. Le Soleil n'est qu'un disque minuscule dans le ciel, qui éclaire d'une lueur pâle les déserts ocres de la planète. La température est glaciale, le thermomètre n'excédant pas moins 15 degrés en plein midi.

photo NASA / Mars pathfinder

Sur la planète Terre, Etienne Bonduelle constate sur ses photos que Syrtis Major, l'une des principales taches sombres composant le relief martien, est partiellement estompée lorsqu'il la compare à ses clichés du mois de mai ... Pourtant, le ciel était bien clair, la mise au point du télescope impeccable ...

Dans les jours qui suivent, sur Internet, un nombre croissant d'observations identiques est signalé. Mais que se passe-t'il donc ? Vérification est faite auprès du télescope spatial Hubble : sur la planète Mars, une tempête de sable orange est en train de se former au-dessus de la plaine Hellas. La Grande Tempête de 2001 commence ...

photo NASA / télescope spatial Hubble

Dans les jours qui suivent, la tempête enfle de plus en plus, s'étendant progressivement pour noyer sous un voile de poussière toute la Grande Syrte que même les astronomes amateurs les plus aguerris comme Franck Vaissière ne parviennent plus à distinguer.

Durant tout le mois de juillet 2001, l'ouragan prend des proportions titanesques, puisqu'il touche désormais l'ensemble de la surface de la Planète Rouge, y noyant tous les détails du relief sous un épais linceul de poussière.

Les images fournies par la NASA confirment rapidement l'ampleur du phénomène :

Ces phénomènes météorologiques martiens sont désormais bien connus : l'atmosphère de Mars est extrêmement ténue, 100 fois moins dense que celle de la Terre. De ce fait, il ne peut y avoir d'effet de serre sur Mars, ce qui entraîne de brutaux refroidissements durant la nuit, où la température dégringole de 0 degré, à midi en plein été, à - 74 degrés. Ces énormes différences de température déclenchent la levée du vent ainsi que la formation de brumes, notamment au crépuscule, comme le montre la photo ci-dessous prise par la sonde spatiale Mars Global Surveyor.

photo NASA / Mars Global Surveyor

Autre phénomène propre à la météorologie martienne : ce que les astronomes anglo-saxons appellent joliment les "dust devils", les démons de poussière. Il s'agit de petites tornades, peu larges (500 m environ) mais extraordinairement élevées, montant parfois dans le ciel martien jusqu'à près de 8000 m. Là encore, ce sont les importantes différences de température qui sont à l'origine de la formation de ces mini-tornades de sable qui parcourent fréquemment la surface de Mars.

photo NASA / Mars Global Surveyor

Outre ces petites tornades de poussière, de véritables dépressions atmosphériques, voire des cyclones, peuvent apparaître sur Mars, de manière analogue à ce qui se passe sur Terre, où la combinaison de l'attraction gravitationnelle et de la rotation de notre planète sur elle-même, est à l'origine des grandes zones dépressionnaires bien connues des météorologues.

Sur Terre, ces dépressions sont formées de vapeur d'eau, de nuages. Sur Mars, il s'agit de CO2 et de glace d'eau. Ces dépressions constituent un phénomène totalement distinct des grandes tempêtes de poussière qui recouvrent périodiquement la Planète Rouge, comme la photo ci-dessous l'illustre :

photo NASA / MOC

La photo précédente permet de comparer une tempête de sable martienne et une tempête de sable terrestre. Sur la photo de Mars, on distingue en fait un double phénomène : à droite, en blanc, une dépression est en train de se former et de propulser un grand tourbillon de poussière de sable, à gauche. Sur cette photo, la météorologie martienne vous fait la totale : vous y trouvez associées une tempête de sable et une dépression formée uniquement de CO2 et de glace. Sur la photo de droite, une tempête de sable née au-dessus du Sahara, voit son sable emporté par le vent au-dessus de l'Atlantique. Pour la petite histoire, sachez que ces vents arrivent souvent jusqu'en Floride, y apportant des spores responsables de nouvelles maladies là-bas.

Sur la planète Mars, ces phénomènes sont amplifiés de façon monstrueuse par les conditions propres à la Planète Rouge. Lorsque Mars est au plus près du Soleil, le rayonnement solaire bouleverse le fragile équilibre thermique de l'atmosphère martienne : les calottes polaires, constituées de dioxyde de carbone gelé, s'évaporent, entraînant une augmentation de la pression atmosphérique de Mars. Cette augmentation de la pression permet aux poussières soulevées par le vent de rester bien plus longtemps en suspension dans l'atmosphère. Les zones de la planète recouvertes par ces nuages de poussières voient leur température grimper de plusieurs dizaines de degrés, par effet de serre, comme le montre cette animation prise par la NASA à l'occasion de la tempête des mois de juin et juillet 2001.

photo NASA

La différence de température avec les régions voisines, qui sont encore gelées, crée de nouveaux appels d'air encore plus violents : il en résulte un effet "boule de neige"

C'est ainsi que la tempête de 2001 a pu grandir : d'une banale petite nuée jaune, on est passé en quelques jours à un ouragan qui, à la vitesse de 120 km/heure, a emporté dans un grand nuage la poussière d'oxyde de basalte qui recouvre les déserts arides de la Planète Rouge.

photo NASA / Mars Global S urveyor

En quelques jours, la tempête géante engloutit tout le paysage martien sous un voile orange

Ce sont ces spectaculaires tempêtes qui, en l'absence d'érosion due à l'eau, modèlent aujourd'hui les paysages de la Planète Rouge. Un seul exemple : dans les années 1950 et 1960, Syrtis Major se prolongeait au Nord-Ouest par une zone incurvée de près de 2000 km, en virgule, que les astronomes appelaient Nepenthès-Toth. En 1980 : plus rien, disparue ! Ne subsistait plus qu'une minuscule tache sombre, rebaptisée Nodus Alcyonus, le Noeud d'Alcyon. De même les champs de dunes géants de Mars se déplacent au fil des tempêtes, bouleversant à chaque fois un peu plus la géographie martienne.

Si vous disposez de lunettes pour voir en 3 dimensions, chaussez-les sur votre nez afin de vous payer, ci-dessous, un survol en 3 D des champs de dunes fantasmagoriques de la planète Mars

photo NASA / Mars Global Surveyor

Mais il se fait tard et il est temps de revenir sur Terre ...... Là-bas, à 70 millions de kilomètres de chez nous, le soir tombe sur la Grande Tempête de 2001. Une dernière fois, le Soleil tente de percer le linceul de poussière pour essayer de réchauffer un peu ce monde désert et glacial.

photo NASA / Mars Pathfinder

Image de synthèse et de rêve JC Dalouzy
Retour à la première page
L'opposition de 2003
Comment observer et photographier Mars avec un télescope
Ephémérides 2003 de la Planète Rouge
Cartes de Mars
Nos meilleures photos de l'opposition de 2001
Les plus belles photos réalisées à la webcam en 2001

Retour haut page

 
InfInformation sur l'utilisation de la pagermation

Accueil

|

Nos activités du mois

|

Le club de Toussaint

| Les éphémérides | Les dossiers | Le glossaire |

Contacts

|

Les liens

Merci de nous faire part de toutes vos remarques, critiques et commentaires sur ce site